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Catégorie : Blog

Narrative Kitchen

Narrative Kitchen, un concentré de recettes de vie à utiliser dans les moments difficiles et pour garder l’espoir.

C’était aujourd’hui la dernière rencontre du groupe multiculturel « Sagesses de vie », l’occasion de faire une magnifique cérémonie définitionnelle en invitant notamment les mots qui ne se sont pas envolés (Les galériens, Garder l’espoir d’un avenir meilleurLève-toi, La Source des Femmes, L’habit ne fait pas le Prince, Le goût des autres, Un beau bouquet, Maman courage, Quelle est ma vocation ?, Je veux divorcer des problèmes, Reducto).

Exposition

C’était la dernière séquence
C’était la dernière séance
Et le rideau sur la scène est tombé
Et vous allez continuer votre route
Encore plus fort
Vous allez vous entraider.

Acte I

Le groupe m’a apporté beaucoup de bien au moral
Rien que de se dire que demain on a quelque chose à faire
Ca fait énormément de bien.

Le groupe m’a amené la chaleur humaine, le réconfort
J’ai pris conscience des valeurs que je ne soupçonnais pas en moi
J’ai plus de qualités que des Français-Français
J’ai une force de caractère qui fait que
Je peux passer d’une culture à une autre
Je peux passer d’une langue à une autre langue
Je travaille deux à trois fois plus pour cela
Je ne mets pas tous les espoirs dans le même panier
Le plan B m’évite l’humiliation permanente de toujours attendre et demander
J’alerte l’univers que je me suis mis en mouvement
Maintenant c’est moi le Prince
Et je marche sur ma peur.

Le groupe m’a apporté beaucoup de courage,
Vous êtes tous des grands thérapeutes,
Je me sens bien en sortant du groupe,
J’ai pris conscience de mes compétences,
Vous allez me manquer.

Acte II

Après tout ce que tu as traversé
Tu n’as pas été abîmé
Tu es toujours un seigneur
Ne change pas !

Sais-tu que c’est ta personnalité géniale qui fait la différence ?
Est-ce que tu es bien consciente de ça ?
La vie n’est pas une chose raisonnable
C’est totalement déraisonnable de vivre.

A chaque fois que tu racontes tes histoires
Je me dis « Comment fait-elle ? »
Pour résister, sourire, être joyeuse
Comme si tu avais un humour de politesse
Quand je vois ça, j’apprends.

Acte III

Nous ne sommes pas dans le même contexte
Nous ne sommes pas dans la même situation
Mais nous sommes les mêmes humains
Rétrécir les problèmes c’est notre métier de praticien narratif.

L’importance du groupe a fait émerger plus de possibilités
On reçoit des regards différents quand on est pris dans la difficulté
Comme si le groupe permettait de relever la tête
C’est cette force incroyable de l’échange et du partage.

J’ai l’impression d’être au bon endroit
Plein de bonnes énergies
Les regards qu’on se renvoie les uns les autres
On évolue vite tous ensemble.

J’ai fait connaissance de toute la richesse de ce que vous êtes
Vos différences sont des atouts
On ne va pas prendre un chausse-pied
Pour vous faire rentrer dans un moule
Dans lequel vous ne serez pas bien
Vous êtes une richesse pour l’entreprise
Vous n’êtes pas dans l’opposition mais dans l’échange
Dans un cadre qui ne vous demande pas d’abandonner vos valeurs.

J’ai eu dix fois l’occasion de vous connaître
Cette expérience m’a rendu très modeste
Vous êtes magnifiques dans votre courage de vie et dans votre dignité
Cela m’a rappelé mes grands-parents
Chacun d’entre vous m’a donné une leçon.

Dénouement

Vous savez qui vous êtes, pourquoi vous vivez
Et malgré les choix dans les difficultés
Vous êtes restés connectés à ça
Ne vous découragez pas
Je vous dis merci
Très sincèrement, bravo d’être vivants comme vous êtes vivants !

Groupe « Sagesses de vie »

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Reducto

Rien n’a changé,
C’est une semaine compliquée,
Je ne connais personne,
J’ai perdu confiance en moi.

C’est la grosse Déprime,
Quant elle est là, elle me suggère des idées négatives,
Déprime me dit qu’avoir de l’énergie c’est fatigant,
J’essaye de ne pas l’écouter.

Déprime est venue avec sa meilleure amie Solitude,
Déprime veut m’avoir pour elle toute seule,
Elle veut être ma seule copine,
Je ne la laisse pas amener sa grande soeur Dépression.

Je me suis forcée à sortir,
Du coup, Déprime est restée à la maison,
Quand je rencontre des gens,
J’ai une baguette magique qui rapetisse Déprime.

Groupe « Sagesses de vie »

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Je veux divorcer des problèmes

Le bonheur s’entretient comme un muscle.
Le bonheur, c’est une façon de regarder les choses.
Le bonheur, c’est la décision de regarder les choses positives.

Ne pas oublier de voir les jolis côtés de la vie.
Continuer à être content de vivre.
Partager des moments gratuits avec ses proches.
Et avoir un petit coup de main de l’univers.

Mais la vie est compliquée.
Nous sommes dans un pays où il faut avoir un ordinateur, une voiture, un téléphone portable, …
Comment fait-on pour se payer le permis ou trouver une voiture ?
Comme tout est prévu pour des gens qui ont des voitures, cela crée un problème de mobilité.
Tout devient un frein à la réinsertion professionnelle.
Finalement, on n’est pas dans des problèmes d’emploi, mais dans des problèmes de vie !

Ce n’est pas évident.
Les problèmes envahissent tout.
Du coup, parfois, on n’en oublie de regarder, de ressentir les petits instants de la vie.
Et on déprime, on ne voit plus que les problèmes, on se marie avec les problèmes.
« Je veux divorcer des problèmes !!! »

Groupe « Sagesses de vie »

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Quelle est ma vocation ?

Je n’arrive pas à trouver le métier qui correspond à ma personnalité.
Je n’arrive pas à trouver le métier qui correspond à mes connaissances.
Je n’arrive pas à trouver le métier qui correspond à mes compétences.

Je me sens à la croisée des chemins.
Je ne sais pas quelle direction prendre.
Je me demande ce que je veux faire.
Je me demande ce que je vais devenir.
Quelle est ma vocation ?

On a tous des besoins psychologiques.
On peut faire plusieurs métiers qui correspondent aux mêmes besoins.
Les jeunes qui font des études choisissent plus souvent une matière qu’un métier.

Parfois, on a des situations de vie qui nous obligent à réfléchir et agir différemment.
Quand on est dans l’urgence économique, on met sa vocation sur une voie de garage.
C’est donc aussi une question de riche.

Mais c’est aussi ta vocation qui te trouve.
C’est parfois complètement par hasard.
On ne peut pas tout contrôler 🙂

Groupe « Sagesses de vie »

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Maman courage

Je n’ai plus le choix.
J’ai pris une décision.

J’ai mis mon bébé de 22 mois à la crèche.
C’est sa période d’adaptation.

J’étais ingénieur commercial.
Je vais chercher un travail qui n’est pas mon métier d’origine.

Je vais postuler à des choses que j’ai déjà fait.
J’aurai plus de chances, car l’employeur sera rassuré.

Je pourrai rentrer par la petite porte.
Ce sera ma période d’adaptation.

Je vais commencer à distribuer mon CV autour de chez moi.
Pour éviter de courir à la crèche le matin et le soir.

Je vais arrêter de déprimer et de ne plus voir de gens.
Car si je vois moins de gens, je vais encore plus déprimer.

Je vais briser ce cercle vicieux.
Je vais avancer, bouger et ne pas rester isolée.

J’ai le courage de me remettre en question.
J’ai le courage.

Groupe « Sagesses de vie »

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Choisissez votre club de vie

« L’enfer, c’est les autres » a toujours été mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c’était toujours des rapports infernaux. Or, c’est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut-être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d’autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu’ils dépendent trop du jugement d’autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu’on ne puisse avoir d’autres rapports avec les autres, ça marque simplement l’importance capitale de tous les autres pour chacun de nous. »

Jean-Paul Sartre à propos de « L’enfer, c’est les autres »

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J’ai 19 ans…

Au sein d’un réseau de missions locales, j’accompagne des jeunes de 16 à 25 ans qui sont sortis du circuit scolaire habituel et qui cherchent à y retourner ou qui cherchent tout simplement du travail. La plupart du temps, ce projet de recherche est parallèle à un projet de reconstruction identitaire qui fait suite à un parcours de vie un peu chaotique. Le jeune se présente à lui-même sous la forme d’une histoire personnelle racontée.  C’est le cas d’Anil, qui raconte/récite déjà une une histoire de sa vie peuplée de problèmes baptisés « Inexpérience », « Solitude » et « Timidité ». Lors d’un entretien, j’ai pris mon costume de narrapeute pour repérer les traces fines d’histoires préférées et les épaissir avec Anil sous la forme d’un récit alternatif documenté qu’il m’a gentiment autorisé à publier sur ce blog :

J’ai 19 ans. J’ai le Bac. Dans le civil, je suis Technicien de maintenance. J’aime la mécanique. Je suis motivé, autonome et j’aime travailler en équipe.

Je souhaite m’engager dans l’armée de Terre française, pour l’action, vivre de nouvelles aventures, voir de nouveaux paysages, connaître de nouvelles cultures, développer mes capacités, me redécouvrir.

Je n’ai plus de contact avec mon père depuis 10 ans. Ma mère est morte. Je vis chez ma tante. Mon cousin est dans l’infanterie. Mon grand-père était militaire et policier au Madagascar. Ma grand-mère était gardienne de prison. L’engagement militaire saute une génération chez nous 🙂

Je souhaite servir dans l’artillerie, d’abord en tant que combattant, puis passer les grades progressivement, même si l’on m’a déjà dit que je pouvais devenir directement sous-officier en ayant le Bac.

Je donne beaucoup d’importance au courage. Je souhaite faire régner l’ordre, en restant neutre, sans forcément avoir à dégainer, pour qu’il y ait le moins de morts possible parmi les civils.

Je pense aux conséquences psychologiques lorsqu’on revient du front, paralysé, un membre coupé… On y va psychologiquement fort et on en revient dévasté. Tout le monde a ses limites. Jusqu’où puis-je aller ? Mon grand-père a été une figure paternelle pour moi, et a sans cesse repoussé ses limites, en travaillant pour faire vivre sa famille, il était très respecté dans la ville où j’étais.

Je suis silencieux, à l’écoute et je ne cherche pas à contredire. Certains diront que c’est une forme de timidité. D’autres diront que c’est du respect pour l’autre 🙂

Anil, 11 juillet 2014

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Un beau bouquet

C’était la dernière réunion du groupe multiculturel « Sagesses de vie », pause estivale oblige avant la reprise en septembre.

C’était donc l’occasion de célébrer le groupe et d’épaissir l’histoire préférée de chacun de ses membres : « Je proclame à la face du monde ce que je suis ».

Le coach narratif prétend que l’identité est un projet social en constante négociation. Autrement dit, plus il y a de gens qui participent, plus le projet social est puissant.

Le dispositif consiste à partir d’une expérience commune et à travailler sur l’image du groupe. En l’occurrence, le coach narratif a invité chaque personne du groupe à écrire une chose positive qu’elle appréciait sur les autres, en essayant de rester le plus près possible des histoires vécues.

Le coach narratif a ensuite récupéré chaque bout d’histoires concernant une personne et les a assemblé sur une même feuille. Il a pu être influent sur l’ordre des histoires. Cette documentation narrative qui ne réutilise que les mots des participants va venir proposer des histoires préférées qui vont potentiellement venir s’imposer à des histoires dominantes de problème.

Le coach narratif a ensuite lu à chacune des personnes son bouquet d’histoires.

Les réactions de la part du groupe ne se sont pas faites attendre :

Ca fait chaud au coeur,
Je ne vois pas toujours ça en moi-même,
Pendant les moments difficiles,
Quand j’aurai des soucis,
Je le relirai
Pour me souvenir
De ce que je suis.

C’est une question qu’on n’a pas l’habitude de poser aux autres : « Qu’est-ce que tu apprécies chez moi ? ». Cela ne fait pas partie de nos codes culturels. Ce dispositif donne la permission culturelle de recevoir des compliments pour soi de la part d’un groupe. Un beau bouquet d’histoires préférées !

Groupe « Sagesses de vie »

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Le goût des autres

J’avais un patron très sympathique
J’étais mère célibataire
Lorsque ma fille était malade,
Il me disait : « une maman doit être avec sa fille »
Il me donnait un ordinateur et un téléphone
Pour que je travaille de chez moi.

Il comprenait que l’on ait une vie privée
Il me disait : « Demain, je travaillerai peut-être pour toi,
Il faut toujours être respectueux. »
C’est important d’apprécier tout le monde,
Parce que demain tout peut changer
Si on vit avec l’idée que tout peut changer,
On ne peut pas être malheureux du changement.

En dehors du contenu du travail,
Ce qui compte ce sont les relations avec les autres,
Qui nous construisent,
Ca rend la vie belle, facile et intéressante,
Dans l’isolement, on est sûr d’être malheureux,
C’est en allant vers les autres
Qu’on recommence à exister
Pour les autres, mais aussi pour soi.

Groupe « Sagesses de vie »

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L’habit ne fait pas le Prince

PrinceVous arrivez un peu cabossé par des mois de recherche d’emploi,
Votre ennemi principal, c’est la solitude,
C’est horrible de rester chez vous à traîner d’une pièce à l’autre.

Allez vers les gens et parlez avec eux,
N’y allez pas en ayant la pression,
En tremblant et en demandant du boulot,
Vous devenez pathétique.

Parti sans CV, vous êtes plus léger,
Les mains dans les poches, le nez au vent,
Vous rencontrez des gens,
Vous ne savez jamais d’où va sortir l’opportunité.

Et en même temps, vivre une vraie vie où il faut se nourrir,
Sans pour autant dire « Oui » à tout,
« Oui » n’est pas le roi de votre vie,
« Oui » ne commande pas votre vie.

Le rationnel c’est comme un habit de banquier,
Que l’on veut passer à la Vie,
Mais la Vie n’a pas d’habit.

Ce n’est pas l’habit qui fait le Prince.

Groupe « Sagesses de vie »

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